Collégiale St Arthémy du XXII et XXIIIème siècle aux peintures du 14ème au 16ème siècle avec un clocher roman original d’influence limousine .
L'église de Blanzac était autrefois rattachée à une abbaye bénédictine.
Les religieux se seraient établis dans un premier temps à Puypéroux avant de se retirer à Blanzac où ils auraient bâti une abbaye au cours des XIIe et XIIIe siècles. La première mention de l'abbaye de Blanzac remonte à 1120. On apprend qu'à cette date le monastère est dirigé par l'abbé Guillaume de Nersac. Dans une bulle datée de 1170, le pape Alexandre III confirme les droits et possessions de l'abbaye.
1226 coïncide avec la consécration de l'église reconstruite et la sécularisation de l'abbaye qui devient alors collégiale. Du fait de cette sécularisation, les clercs qui ne sont plus soumis à la règle d'un ordre monastique ne vivent plus isolés du monde dans l'abbaye, mais au sein de la société. Lors des guerres de Religion, en 1572, l'abbaye est pillée : les toitures sont endommagées, une partie des bâtiments communautaires est détruite et la plupart des archives disparaît.
Des réparations débutent à partir de 1594 pour remettre en état l'édifice mis à mal par les troupes protestantes.
L'intérêt du monument et sa qualité architecturale ont conduit très tôt, dès 1890, à son classement au titre des Monuments Historiques.
Des restaurations conséquentes ont suivi cette procédure de protection et d'autres travaux ont été réalisés, plus récemment, à la fin du XXe siècle.
L'édifice actuel se compose d'éléments construits à l'époque romane et au début de la période gothique.
La partie la plus ancienne (premier tiers du XIIe siècle) est la base du clocher située à la croisée du transept.
La construction du chevet remonte à la fin du XIIe siècle. La nef, la façade et les bras du transept datent du XIIIe siècle.
La base du clocher qui occupe la croisée du transept est l'élément le plus ancien de l'édifice, mais aussi le plus curieux, car il est totalement indépendant du reste du monument venu s'établir autour de lui.
L'église possède de nombreuses peintures murales mises au jour dans les années 1990.
L'église Saint-Arthémy est également l'un des rares édifices gothiques en Charente, territoire dominé par l'art roman.
Lors de travaux de restauration débutés en 1994, les murs de l'église ont révélé de nombreuses scènes peintes : baptême du Christ, Crucifixion, Vierge à l'enfant, saint Christophe.
L'exécution de ces peintures murales s'échelonne du XIVe siècle jusqu'au XIXe siècle. La plus étonnante figure un saint Christophe de près de 3 mètres. Le saint était censé protéger de la « male mort » c'est-à-dire la mort subite sans confession.
Quiconque apercevait son image était protégé pour le reste de la journée, d'où sa position en évidence sur le mur sud de la nef à l'entrée de l'église.
Saint Arthémy se compose d'une nef unique de deux travées, d'un transept très marqué, ainsi que d'un vaste chevet terminé en hémicycle.
La nef comporte des voûtes d'ogives marque du style gothique par excellence.
Le mur sud présente deux enfeus funéraires (niche destinée à abriter la sépulture d'un riche seigneur ou d'un puissant homme d'église) à arc trilobé surmonté d'un
gâble.
La base du clocher qui occupe la croisée du transept se compose de quatre piliers qui supportent un tambour ajouré de baies, sur lequel repose une coupole sur
trompes (les trompes sont les pans coupés logés dans les angles afin de permettre le passage du plan carré au sol à la forme octogonale de la coupole).
Le style de la sculpture des chapiteaux - à entrelacs, félins et motifs végétaux permet de situer la construction de la base du clocher dans les années
1120.
Les chapiteaux des colonnes dans le chœur figurent d'étonnants personnages accroupis, parfois un genou à terre, véritables atlantes supportant le poids des arcs.
Les murs sont animés par une arcature qui encadre les cinq fenêtres de l'abside.
A Blanzac, le sanctuaire exclusivement réservé aux clercs est plus imposant que la nef destinée aux laïques.
Les dimensions importantes du sanctuaire s'expliquent par la présence de nombreux clercs qui composaient le chapitre collégial.